dimanche 1 mai 2016

Santé, physiologie, nutrition : de la nouveauté !

Je reprends le fil de ce blog après une petite pause hivernale. Le temps me manquait un peu, et mon esprit était bien plus occupé à la mise en place d'une nouvelle organisation après un changement professionnel qui découla d'une longue période de réflexion.
Le sport n'était donc pas un premier plan cet hiver, la préparation d'objectif non plus. "Sport santé", "sport décompression"...cela reste en tous les cas toujours l'occasion de tester de nouvelles façon de s'entraîner, afin de conserver la motivation.

La période hivernale permet aussi plus facilement d'avoir du temps pour lire ou s'informer de façon plus générale.
Nous avons eu la chance de pouvoir participer à une conférence d'une journée en ce début d'année au centre sportif de Mulhouse, sous l'initiative du Dr Matter,  sur la nutrition. Très intéressante, puisqu'il y avait entre autres Denis Riché, LE nutritionniste des sports d'endurance mondialement reconnu, et co-fondateur d'une de nos revues fétiches, Sport et Vie et "gourou" de la micronutrition (= alimentation ciblée pour chaque personne pour une santé optimale)

Si je connaissais déjà assez bien les idées via ses livres et la revue, la conférence a permis de mettre en évidence les dernières recherches en terme de nutrition sportive. Et nous avons appris beaucoup !



Manger bien, c'est bien, mais..

En résumé, il ne suffit pas de mettre dans son assiette au quotidien les meilleurs nutriments, encore faut-il pouvoir correctement les assimiler.

Car le grand problème souvent, et encore plus pour les sportifs, c'est la perméabilité de nos intestins.
Lorsque l'on fait du sport, surtout en compétition, à haute intensité, longtemps, l'intestin n'est plus correctement irrigué. D'où, petit à petit, une fragilisation de nos muqueuses intestinales. Ce phénomène "d'ischémie-reperfusion" génère encore plus de radicaux-libres (que déjà produit par l'exercice physique normal) qui vont attaquer la barrière intestinale.

Les symptômes d'un intestin trop perméable : troubles digestifs, maladies infectieuses plus fréquentes, inflammations, atteintes cutanées...la liste peut être longue.
Mais on peut aussi aller plus loin : le "méchant gluten", au lieu d'être évacué, passera la barrière intestinale pour perturber toutes sortes de recepteur endocriniens (=hormonaux), ce qui pourrait être à l'origine de troubles importants pouvant même toucher notre système nerveux. En réalité, peu de gens seraient vraiment intolérants au gluten, ce dérivé des produits céréaliers hyper sélectionnés et manufacturés de notre alimentation moderne, mais il passerait surtout beaucoup trop souvent au-delà de certaines barrières.

Alors, les conseils pour les sportifs, afin d'éviter ces désagréments qui à long terme, peuvent ruiner la carrière du plus talentueux espoir sportif du fait de blessures à répétition, fatigue importantes, contre-performances sur contre-performances et baisse de motivation :

 - toujours bien s'hydrater à l'effort, mais avec une boisson qui contient du glucose !!! Le glucose permet de corriger l'acidité au niveau de l'intestin.
- après l'effort, veiller à rétablir rapidement l'équilibre, par une boisson sucrée, non acide : les laitages sucrés sont conseillés !
- éviter absolument sauf nécessité avérée les anti-inflammatoires, les antibiotiques, qui détruisent la flore intestinale. Prendre ces médicaments par auto-médication est bien souvent une hérésie !
 - bien intégrer les bonnes huiles végétales dans son alimentation, avec par ordre de préférence : colza, olive, noix... Alors oui, ce sont des graisses, mais il a été prouvé qu'un régime sans graisse ne contribue pas à la perte de masse adipeuse, au contraire ! A l'inverse, consommer de bonnes huiles y contribue. Alors.... 
 -et bien sûr, afin de rester bien hydraté et d'avoir un équilibre acido-basique optimal : manger des fruits et des légumes !

Durant la conférence, il a été ensuite mis en avant que nos intestins de sportifs sont bien souvent trop fragilisés par nos pratiques, que notre flore intestinale n'est souvent pas optimale. Ce pourquoi nous ne pouvons pas toujours assimilés les bons nutriments que l'on retrouve dans nos assiettes. Par exemple, une personne souffrant de carence en fer et prenant du fer en comprimé tous les jours sans observer d'amélioration doit considérer qu'il y a sans doute une carence de bactéries qui favoriseraient son absorption.

Ce pourquoi, souvent, lorsqu'on arrive dans une impasse, il est utile de se demander si il ne faudrait pas repeupler ses intestins avec les bons agents, par des probiotiques bien ciblés.
Certains athlètes présents ce jour-là le disent : "après des années à faire du sport sans veiller à une bonne alimentation et hygiène de vie, mes performances chutaient, mes problèmes augmentaient, j'ai eu envie d'en finir. Une bonne alimentation m'a permis de rectifier le tir, mais j'avais encore des soucis trop récurrents, liés sans doute à certaines carence en dépit de mes efforts. Je prends des probiotiques tous les jours depuis quelques années..et je vais bien, la santé et les performances sont là, durablement".

Vous trouverez d'autres articles sur le net, par exemple celui-ci, pour aller plus loin :



Un best-seller qui le vaut bien : "le charme discret de l'intestin"

Alors, après toutes ces découvertes vraiment très instructives, j'ai succombé à ce livre présent sur tous les étalages, du libraire au supermarché : "le charme discret de l'intestin", par une jeune étudiante en médecine allemande, spécialisée dans la gastro-entérologie.


Il s'agit d'une vulgarisation de l'état de la recherche sur le système digestif et plus particulièrement, le rôle des bactéries dans nos vies. Car comme elle le rappelle : notre corps est constitué de davantage de bactéries que de cellules : on pourrait presque dire que nos bactéries tolèrent nos cellules.

Ce livre permet vraiment de rebondir sur les informations données lors de la conférence. Mais par rapport à l'utilisation des pro-biotiques, il est expliqué que l'actions des probiotiques s'arrêteraient lorsque l'on arrête d'en consommer. Il faut donc plutôt veiller à favoriser les "pré-biotiques",

Les pré-biotiques sont le carburant des bonnes bactéries, mais pas celui des mauvaises. Il s'agit bien souvent des fibres alimentaires, ou de l'amidon. D'où, encore une fois, la nécessité de manger des fruits ou des légumes. L'auteur préconise de manger beaucoup, souvent, ce qui nous convient le plus. Moi perso, j'adore la salade de céleri faite maison, mais mon compagnon n'en raffole pas, peut-être parce que mes bactéries l'apprécient mais pas les siennes :)

Parce que les bactéries commandent tout ! Les bonnes comme les mauvaises. De mauvaises bactéries pourraient être liées à des problème d'obésité chez certaines personnes. Ce sont des bactéries qui peuvent interagir sur notre cerveau, en inhibants les habituels messagers de la satiété car elles en veulent toujours plus...

Le passage sur la toxoplasmose m'a bluffée. Cette bactérie, c'est celle que l'on recherche chez la femme qui est, ou se prépare à devenir enceinte car elle peut tuer le foetus.
Elle provient de l'intestin des chats : c'est là qu'elle se développe. Ailleurs, elle veille, comme chez les personnes qui ont déjà été à son contact et qui peuvent très bien vivre avec.
Plusieurs études ont montré un phénomène assez impressionnant : des rats ou des souris, qui avaient été en contact avec la bactérie, n'ont plus peur de leur prédateur favori, à savoir le chat ! La bactérie a ainsi toutes les chances de pouvoir retourner un jour dans un intestin de chat...
Des études ont été faites sur les humains pour voir si dans des cas de "perte irrationnelle du sentiment de peur", la bactérie pourrait être impliquée. Elle se serait davantage que dans la moyenne de la population, dans le cas d'accidents de la route issus de situation périlleuses. Au moment de la rencontre de la bactérie avec notre organisme, dans la période d'inflammation, le danger serait plus important.

Comme l'a donc bien résumé l'auteur : " Cette découverte sonne une nouvelle ère. [...] Une ère dans laquelle nous commençons à comprendre combien nous sommes intimement liés à notre nourriture, à nos animaux et au minuscule peuple qui nous habite. Un scénario terrifiant ? Un peu, peut-être. Mais surtout passionnant : pas à pas, nous allons pouvoir décoder des processus que nous devions jusqu'ici supporter comme les coups du destin. Nous allons pouvoir saisir à bras-le-corps les risques qui font partie de notre vie. Il suffit parfois de peu - une litière propre, de la viande bien cuite et des légumes lavés".

En résumé, un livre bien écrit, parfois même drôle, qui permettra à tout le monde d'en apprendre un peu plus sur notre fonctionnement interne, ce qui est toujours bon pour se donner de bonnes pistes pour changer son alimentation, son hygiène de vie, et voir si on se sent mieux. Pour parfois aussi ne pas chercher les problèmes dans les situations de nos vies, mais peut-être aussi dans nos règlements et réactions internes. Les classiques manque de magnésium, manque de vitamine D, sont à l'origine de bien de soucis parfois, et peut-être pas seulement parce que nous n'en consommons pas, mais parce que nous ne l'assimilons pas !

Sur ce, bonnes lectures et bonne recherches à tous !