vendredi 6 novembre 2015

Clap de fin de saison !

Voilà un petit moment que la saison s'est terminée. La dernière course était au Roc d'Azur il y a un mois, et pour moi il était temps que cette coupure arrive. 

L'envie et la motivation ne sont plus les mêmes qu'avant. 
Conjuguer travail et sport de compétition, c'est un peu comme être tout le temps en préparation et période d'examen : on se concentre sur l'objectif, on travaille beaucoup et cela nécessite un certain isolement par moment : dans un emploi du temps serré et avec des objectifs précis, l'entrainement en groupe ou en club n'est pas toujours évident. D'autant plus lorsqu'on se partage entre deux disciplines, comme je le fais entre le triathlon et le VTT.

Si j'ai longtemps apprécié vivre de cette façon, j'ai maintenant envie de profiter d'un rythme plus calme, de faire du sport comme j'ai envie, quand j'ai envie et de participer à des courses dans un état d'esprit différent.
Tout n'est pas simple non plus dans mes activités en dehors du sport actuellement ce pourquoi je pense que j'ai besoin de chercher d'autres valeurs dans le sport, et notamment un peu plus de détente, convivialité et partage que dans la compétition de haut niveau où la concentration et le sérieux sont de rigueur.

Pas de tristesse ni de regrets, tout cela n'est qu'un passage vers sans doute autre chose. Si j'ai bien en tête quelque chose depuis toutes ces années, c'est que la compétition de haut niveau et les résultats ne doivent pas être une raison d'être. C'est le plaisir de ce qu'on fait et tout ce que cela engendre dans le cadre de nos vies qui est le plus important. 

La compétition et les résultats peuvent apporter énormément, plus que je ne pensais même. 
Mais il faut être disposé à pouvoir la pratiquer dans un contexte favorable : du temps, de la motivation, la santé et la forme, un entourage favorable, pas de pression financière, pas de soucis, de la stabilité, etc... Cela fait beaucoup, mais ce qui est aussi vertueux dans le fait d'avoir des objectifs bien fixés, c'est que l'on s'efforce de simplifier nos vies, en dépit des aléas que l'on rencontre, afin de garder le cap. 
Pour ma part, dans un contexte professionnel pas toujours facile, je pense que cela m'a permis de conserver une bonne énergie et arriver à m'en sortir dans les périodes les plus stressantes grâce au recul nécessaire à adopter pour rester en forme. J'ai été souvent le plus efficace dans mon travail aux périodes où je devais aussi le plus me concentrer sur mes objectifs... 

Notre corps est une formidable machine qui peut révéler en nous une personne que l'on ne soupçonnait pas. J'ai appris à le respecter, et si il me donne des signaux de fatigue ou maladie, je l'écoute.
Je ne sais pas d'où me vient cette notion, sans doute de mon enfance, de mon éducation, mais je pense que c'est une base que tout athlète doit avoir. Pour savoir se préparer et être au top au bon moment, mais aussi pour éviter certaines dérives du sport.

Je sens une petite fatigue actuellement, sans doute légitime si je repense à ces dernières années. Je vais donc lever le pied, sans arrêter le sport qui fait avant tout partie de mon équilibre et mon hygiène de vie.
J'apprécie en ce moment toujours autant nager, courir, faire du VTT (surtout en ce bel été indien dans nos montagnes vosgiennes). Et j'ai quelques idées de participation pour 2016, principalement en VTT.

Je ne sais pas si je continuerai ce blog sous cette forme, ou si il renaîtra sous une autre forme, mais raconter mes courses et ma préparation sera sans doute pas ma priorité en 2016 :)

Merci à tous ceux qui m'auront fait des retours positifs sur ce blog suite à leur lecture, ce qui m'encourage à continuer l'écriture de billets ! :)

Pour finir, petite image d'une session VTT dans nos Vosges en cet Automne...avec un dernier clin d'oeil en cette fin de saison à tous les partenaires matériels qui m'auront suivis sur ma plus belle et grande aventure cette année. 

Merci Andy d'OPEN, Kappius, Fred de Rotor, Laurent de Hope et Jeff, mon partenaire et ami de cette Cape Epic à qui je dois avant tout cela !




mercredi 30 septembre 2015

Mondiaux de cross-triathlon en Sardaigne : à la porte du top 10 en élite

La saison de triathlon s'est achevée le week-end dernier en Sardaigne, dans un cadre qui est sans doute le plus beau de tout ceux que j'ai connus jusqu'alors : eaux cristallines, chemins dans un massif évoquant l'Esterel, les odeurs d'eucalyptus en plus et course à pied en bord de mer.

L’événement était très bien organisé, nous étions installé dans le camping qui accueillait l’épreuve et tout était donc sur place. Le travail terminé et le trajet effectué, nous pouvions souffler deux jours avant la course tout en faisant nos repérages.

Le site de la course dans le secteur d'Orosei (Cala Ginepro)


La récupération après Gerardmer, les derniers ajustements

Une certain fatigue s'est installée progressivement cette saison et j'étais donc plutôt sceptique sur mes dispositions pour cette course. Non pas une fatigue physique, mais plutôt psychologique, consécutive à toutes ces années passées à concilier travail et sport de compétition. Je pense que cela exige plus de sacrifice que pour quelqu'un qui peut faire ce sport à 100% (rare), ou au moins, ceux qui connaissent de longues périodes de vacances, comme les étudiants. Bien sûr, nous acceptons ces sacrifices car le sport enrichit nos vies, mais parfois, on aimerait pouvoir laisser le temps passer pour récupérer et profiter davantage d'autres plaisirs de la vie. Ce sentiment m'aura accompagné toute cette saison, en dépit de mes bons résultats. Je sentais qu'il était temps de faire une pause cette année, mais j'avais besoin de me reconstruire après une année 2014 un peu plus difficile, et le projet de la Cape Epic m'a effectivement permis de rebondir de la meilleure façon qu'il soit.

Ce mois de Septembre aura été peu reposant, avec un travail assez fatigant nerveusement (et la fatigue post-triathlon XL de Gerardmer n'aura pas aidé à bien récupérer sur ce plan là). J'ai eu plus de mal à me concentrer sur les échéances sportives et le soutien de "coach André" (Quet) en cette fin de saison m'aura permis de limiter les dégâts.
Nous avons plutôt travaillé sur ma récupération sur le plan nerveux les dernières semaines. D'habitude, nous nous basons sur les tests de variabilité cardiaque, effectués le matin au réveil (8' allongé / 7' debout). Après analyse des courbes HRV via le logiciel Kubios, l'interprétation permet de savoir quel type de fatigue nerveuse prédomine : celle du système parasympathique ou celle du système sympathique, qui sont antagonistes. Pour résumer, si le "para" prédomine, le corps est davantage prêt à "réparer" (calmer l'activation nerveuse de tous nos organes/muscles), si au contraire le sympathique domine, le corps est plutôt prêt à activer tout le système, ce qui peut conduire à une certaine fatigue, ou au surentraînement.

N'ayant plus de quoi prendre mes courbes HRV les derniers temps, nous nous sommes plutôt basés sur mes courbes cardiaques à l'entraînement et au repos, et mes sensations au quotidien : nervosité, humeur, sommeil, appétit et motivation en terme d'entraînement (envie de faire du long/du court, motivation pour les séries courtes/longues etc...).
J'étais assez tendue en ce mois de Septembre, et fatiguée lorsque la tension disparaissait. Parfois moins l'envie d'aller m'entraîner du coup, mais je sentais qu'après une bonne séance, mon système nerveux était apaisé et les batteries rechargées. Il était donc important de réactiver le système parasympathique dans mon cas, ce qui s'est fait à l'aide d'entraînements plus courts et des séries plus souvent courtes. Finalement assez peu de VTT, tout juste assez pour retrouver un bon pédalage (pour la motricité en particulier) et un bon pilotage.
En natation, nous avons fait un travail plutôt technique, avec intégration d'un travail de vitesse pour bien imprimer les acquis. Mes sensations étaient bonnes et la motivation aussi, j'ai senti de réel progrès en bassin.

Petit à petit, j'ai retrouvé beaucoup d'énergie à l'entraînement, malgré toujours une certaine tension à côté. A vélo, les jambes tournaient vite et je pouvais mettre de la force, en course à pied je pouvais aller vite. En natation, je pouvais mettre de la force au niveau de mes bras et enchaîner les séries courtes sans problème. D'excellentes sensations donc, plutôt rares dans une saison, qui m'ont surprise mais redonné confiance pour la course.

La course parmi les élites

Je me réjouis toujours de faire une course de haut-niveau, car je sais qu'il y a plus de concurrence et qu'il faut du coup donner encore davantage le meilleur de soi-même.
Beaucoup de nations étaient présentes à ce départ de la course élite, où nous étions 24 filles : nations européennes, mais aussi des athlètes du Mexique, des Bermudes, de Nouvelle-Zélande, Chili, Afrique du Sud, Brésil...
La plupart des autres filles concourraient pour la course "amateur", en catégorie d'âge. Elles étaient bien plus nombreuses que nous au départ ! Je choisis pour ma part de m'aligner sur la course Elite car je préfère justement me frotter aux meilleures, même si je n'ai souvent pas la même expérience ou les mêmes conditions pour m'entraîner et pouvoir prétendre à un résultat de haut-niveau. En même temps, la course serait triste avec 10 filles au départ !

Nous étions la première course de ce week-end de triathlon, ce qui est bien pour pouvoir profiter ensuite des autres courses et encourager les autres, mais qui pour moi était un peu moins bien car j'aurais aimé pouvoir monter en pression avant ma course en regardant les courses des autres. Cela m'aurait forcé à me concentrer davantage sur les aspects techniques importants sur une course de ce niveau, comme les transitions, que j'ai trop négligées.

Réveil à 6h en ce samedi matin, petit déjeuner et dernier préparatif, pour une course à 9h. On prépare les affaires sereinement, l'ambiance est un peu plus détendue que le jour précédent où on sentait pas mal de tensions parmi les concurrentes habituelles.

Avec Eléa, la représentante française chez les U23, avant le départ - Photo OrgaNICOach


Appel sur la plage après le départ des hommes pour une mise en ligne côte-à-côte.

Le départ dame élite - Photo OrgaNICOach

Le départ donné, j'essaie de m'accrocher à un groupe en me calant dans la vague de la concurrente à ma droite, je perds le contact au bout de 300m et ne fais pas forcément l'effort à ce moment là pour raccrocher. Là, je me rappelle que l'on n'est pas nombreuses et qu'il va me falloir sans doute nager seule en me retrouvant à l'arrière...cela me rappelle le mauvais souvenir des championnats d'Europe, mais cette fois, j'ai le sentiment d'être bien dans l'eau, l'orientation n'est pas un problème car on voit le fond même au large et les bouées ne sont pas très distantes.
Je fais donc ma petite natation, de temps en temps je sens qu'on me touche les pieds ou j'aperçois quelqu'un sur le côté : je ne suis pas seule, mais pour une fois, c'est de moi que l'on profite.
Sortie à l'australienne, comme d'habitude, je sais au fond de moi ce que je dois faire et où aller, mais je me laisse perturber par l'arrivée d'autres filles sur la plage, qui sont en fait de la course Junior qui part après. Ce qui me fait perdre bêtement quelques secondes.
Sortie de l'eau, plutôt contente malgré tout de ma natation, David m'annonce que j'étais dans le dernier groupe avec Sandra Kobelmüller (la Speedy Gonzales en course à pied) et qu'il y a un groupe à 2 minutes. Waouh...dur, pour quelqu'un qui se sentait bien dans cette discipline les derniers temps. C'est vrai que je n'aurais pas du tout eu les mêmes sensations qu'en bassin, que ma technique était sans doute déplorable et les freins nombreux. Décidément, pour une ancienne nageuse, j'en bave vraiment avec la natation en course malgré mes efforts. C'est comme ça, il faut parfois beaucoup de temps pour progresser, et beaucoup de remises en question.

Je repars donc à VTT sans personne devant, j'ai un peu de mal à trouver de bonnes sensations au départ, puis ça revient. Je rattrape en fait assez vite les filles devant moi, plus vite qu'aux championnats d'Europe en fait, ce qui me redonne espoir.
Dans un sentier technique, je rattrape deux filles qui bloquent d'abord un junior devant moi, puis me bloquent avec le même zèle, même le sourire aux lèvres pour l'une d'entre elle. J'hallucine de ce manque de fair-play, dommage que l'on ne puisse pas faire de même en course à pied, j'aurais sans doute pu gagner une place si j'avais le même mauvais état d'esprit que cette concurrente. 

Au fuR et à mesure, messensations deviennent meilleures, je ne fais plus aucune erreur technique ou de pilotage dans le second tour et continue de remonter au classement, pour finalement poser le vélo en 9ème position. Dommage que je n'ai pas pris le temps de travailler un passage technique, qui permettait de gagner environ 5'' par tour, ce que David m'avait indiqué. Il m'aurait en fait été bien utile... Je prends malgré tout le 5ème meilleur temps, ce qui est plutôt bien compte tenu du fait que j'ai eu le sentiment de peu travailler à VTT en Septembre.

Photo OrgaNICOach


C'est parti pour 9kms de course à pied, en partie sur la plage et dans le sable. Déplaisant, mais c'est pour tout le monde pareil ! Mes sensations ne sont pas trop mauvaises, je débranche le cerveau pour ne pas penser qu'il faut faire 3 tours, donc 3 passages sur la plage ! On m'annonce que je ne suis pas loin de Renata Bucher et que je gagne un peu de temps, ce qui renforce la motivation.
Fin du premier tour, je passe vers la "penalty box" et vois mon numéro affiché. Première fois que j'y ai droit, sur un championnat du monde, c'est sympa. Je pense alors que c'est parce que j'ai jeté ma bouteille d'eau depuis l'extérieur de la zone, dans la zone malgré tout. Je me dis que peut-être c'est un mal pour un bien, je repartirais avec un bon geste et cela sera bénéfique.
En effet, mon deuxième tour sera très bon et je reprendrais pas mal de temps.

Photo OrgaNICOach

Au troisième tour, sans m'en rendre compte, la technique doit être moins bonne et je commence à courir un peu moins vite. Ce qui profite à deux concurrentes qui reviennent. Je m'accroche malgré tout, surtout lorsque David m'annonce qu'une des deux a une pénalité, qu'elle va devoir donc s'arrêter 15'' avant la ligne d'arrivée, qu'il faut donc que je réduise l'écart entre nous. Je m'accroche donc pour ces 500 derniers mètres, je commence à respirer vraiment fort et tout mettre en place dans la tête pour donner le maximum, la concurrente s'arrête dans la penalty box, je passe, puis quelque secondes après, je me fais déposer à 10m de la ligne d'arrivée par elle.

Je pense être 10ème donc je me dis que ça n'est pas grave, en fait, je serais 11ème : pas de top 10, pas de prize money...dégoûtée ! Nous arrivons à 4 en 30" et j'ai la plus mauvaise place de ce groupe :)

La leçon du jour (si je ne l'avais pas déjà apprise un jour...) : chaque seconde compte et sur une course de ce niveau, il ne faut rien rater.
Pourquoi j'ai pris 15'' de pénalité : parce que j'ai négligé ma zone de transition et je n'avais pas rangé toutes mes affaires à l'issue du vélo. Gros moment d'absence, que j'aurais évité en visualisant ma transition comme on doit le faire à la fin du vélo.
C'est 15'' qui m'ont fait perdre une place, mais on ne refera pas la course. J'ai surtout perdu trop de temps en natation, mon temps m'a démoralisée après course. Ça n'est pas comme si j'avais fait un an de sport-étude en natation plus jeune et comme si je n'aimais pas ce sport...c'est donc un peu difficile à digérer. La natation en eau-vive et en compétition de triathlon n'a vraiment rien à voir avec le fait de nager en bassin. Et j'ai peut-être trop nagé en piscine cette saison.

Malgré tout, je suis contente car grâce à "coach André", j'aurais été au top de ma forme malgré tous les aléas de Septembre. J'aurais pu avoir cette place dans le top 10 et c'est très satisfaisant pour un championnat du monde en élite. L’événement et le cadre étaient super, un très bon week-end de triathlon. Le lendemain, nous aurons encouragé les "groupes d'âge" sur leur course et l'ambiance était du tonnerre pour la dernière course (celle des dames et des plus de 50 ans). On aura beaucoup ri et crié, notamment grâce aux supporters allemands. La cérémonie de clôture, autour d'un dîner sarde, aura permis de regrouper tout le monde une dernière fois et aura été conclue par un plongeon général dans la piscine de l’hôtel. En même temps, regrouper des triathlètes autour d'une piscine, c'est risqué !

Nous aurons fait quelques nouvelles connaissances, françaises et autre, malgré le fait que nous soyons venus de notre côté. La délégation française n'était malheureusement pas aussi soudée que celle des autres nations que l 'on a pu croiser. Le représentant de la fédération se sera bien occupé des groupes d'âge le dimanche (en donnant des conseils comme le fait qu'il fallait enlever les prolongateurs sur le vélo, ou qu'une moto suivrait les coureurs avec arbitre pour donner des pénalités en cas de drafting (autorisé sur la course)...). Mais les élites le samedi n'auront vus personne. Heureusement que Nicolas Lebrun, en assistance de nombreux coureurs via son team "OrgaNICOach", sera volontairement venu nous apporter son soutien et des encouragements et indications précieuses pendant la course. Nous étions de nombreux français, plusieurs d'entre nous ont fait des podiums dans leur catégorie d'âge ou des places d'honneur en élite. Dommage que nous soyons passés si inaperçus en dehors de la course et des podiums.

Bravo à David, qui a gagné la course Open en faisant un meilleur temps que le mien (grâce à un très bon VTT). Il aura même fait un meilleur temps que moi en natation avec très peu d'entraînement : j'en croirais presque que ça ne sert à rien de s'entraîner... J'ai vraiment dû apprécier d'être dans ces eaux cristalline pour y passer autant de temps, ou j'ai dû trop longtemps suivre une raie au fond que l'eau qui m'aura déviée du bon chemin :)

Nous profitons maintenant de quelques vacances reposantes en Sardaigne avant de terminer la saison au Roc d'Azur (Roc Marathon et Roc Dame pour moi). "Enfin (presque) des vacances à rien faire !" comme diraient certains !


Lever du jour à Cala Fuili, le paradis des grimpeurs, pour la suite de nos périple en "VW-Bus"



dimanche 6 septembre 2015

XL de Gerardmer : encore une leçon !

Après une participation très marquante pour moi en 2013 sur ce triathlon XL de Gerardmer, du fait de la difficulté que j'avais éprouvée en course à pied, j'avais envie de remettre cela cette année. Avec deux années d'expérience en plus, j'espérais terminer cette course dans de meilleures conditions et améliorer mon chrono. Cette course, avec ces 1,9km  de natation, 93km de vélo (pour 1800m de D+) et 21km de course à pied, est sans doute une des plus belles en France, une des plus plébiscitées (difficile d’obtenir sa place quand on s'y prend trop tard... 3 mois avant, c'est déjà trop tard !), mais aussi une des plus dures.
Mais le public, l'ambiance, l'organisation, les paysages des Vosges, tout est là pour donner envie de se surpasser et terminer. C'est pour cela que malgré la difficulté que tout le monde éprouve, on est suffisamment fou pour vouloir remettre ça.

Pour moi, il ne s'agissait pas d'un objectif prioritaire cette saison, l'objectif étant plutôt fin Septembre avec les mondiaux de cross-triathlon. Mais c'était tout de même une étape à ne pas rater.

La motivation commençant à décroître tout doucement cette saison, il commence à devenir plus difficile de m’entraîner seule. L'impression de tourner en rond, malgré une bonne forme. Je fais mes plans d'entraînements parce que cela me plaît d'apprendre par moi-même comment progresser, et parce que je me connais bien. Et aussi parce que j'ai aussi eu de très bons coachs, en cyclisme et en triathlon, qui m'ont appris beaucoup lorsqu'ils se sont occupés de moi.
Malgré tout, je pense qu'à certains moments, on ne peut plus progresser seul, et que si on a la chance d'avoir l'opportunité de rencontrer quelqu'un de compétent, aussi bien sur l'entraînement que sur le mental et le côté humain - car il faut savoir transmettre...et suivant les caractères ou les motivations de l'athlète, il faut être plus ou moins dur ou conciliant - il faut savoir saisir l'occasion.
L'opportunité de retravailler avec André Quet, notre précédent coach dans mon club de triathlon de Belfort, s'est présentée cet été. Nous nous connaissons bien sur le plan de l'entraînement, j'ai pu bénéficier de nombreux conseils du temps où il était dans notre club, ce qui m'avait permis de conclure par le titre de championne de France de cross-triathlon l'an passé, notamment. Il est donc plus facile de reprendre l'entraînement à distance, avec au cas par cas, l'utilisation de la vidéo pour travailler des points techniques, comme en natation.
Cela me redonne donc une bonne motivation pour cette fin de saison. L'entraînement diffère un peu dans ce que j'ai l'habitude de faire, mais avec la même philosophie que j'applique (qualité, travail technique, orientation suivant type de fatigue). Cela me correspond donc parfaitement. Et en natation, je sens les progrès, mes défauts techniques ayant été bien ciblés et immédiatement bien corrigés.

La motivation à l'entraînement redonne aussi confiance pour aborder les courses. J'ai fait un premier test sur le triathlon de Vesoul la semaine précédent le XL de Gerardmer, une course d’entraînement : il ne fallait s'économiser à vélo, faire une bonne natation, avec bonne tactique, gestion et orientation, et une course à pied fractionnée. Le test était plutôt bon, mes sensations étant bien meilleures en natation et la place correcte, ma course à pied étant vraiment bonne malgré le fait de l'avoir fractionnée.

Motivée pour Gerardmer, je sais que le forme devrait être bonne, et que tout tiendra à ma bonne gestion de la course. Je me concentre donc là-dessus, prenant en compte le fait qu'il fera froid, à savoir 20-25° de moins que la semaine précédente. Je prépare mes affaires sérieusement, avec vérification de David : un sans-faute :)
Au départ de la natation, nous voilà 1600 au départ. Cela fait du monde sur la plage. Je vois les bonnets jaunes (pro), comme moi, se rassembler à l'avant dans l'eau, personne ne les replace : il faut y aller et partir avec eux devant, pas de complexe. Cela me permettra de partir dans les bons pieds et ne pas être gênée au départ. Je la joue tactique en essayant de profiter un maximum de la vague d'autres concurrents, tout en vérifiant l'orientation. Pour moi, cela paraît correcte, pas le cas de tous les concurrents vraiment éparpillés...il est grand ce lac ! Comme d'habitude, je me sens mieux sur la fin, sans doute parce que mon échauffement n'est pas assez important. Pas grave, je remonte tout doucement et me sens bien.

A la sortie de l'eau, la tête tourne, plus que d'habitude. J'arrive à la zone de transition un peu groggy, David me parle (euh, crie !) et me dit que je suis 7ème pro, voit que je suis à l'ouest et me dit de me dépêcher, qu'il ne fait pas froid et qu'il ne faut pas trop que je m'habille. Je ne sais pas trop quoi faire mais je lui fait confiance et me dépêche : un maillot, pas de chaussette, pas de manchette...d'autant que le froid n'est jamais un souci pour moi.
Je suis aussi perturbée de voir Alexandra Louison (qui a gagné cette course il y a 2 ans) sortir derrière moi en natation. Même si elle n'est sans doute pas au top, jamais je ne sors devant une pro en natation ! Ça annonce une belle journée...

Au départ du vélo, je sens que mes jambes sont un peu bizarres et picottent un peu, puis brûlent...Ah oui, David m'a tartiné les jambes de crème chauffante contre le froid. Ah ben je n'ai pas froid du tout, là !
Le cardio est bien, je fais fi de ces sensations bizarres et avancent. Je me retrouve avec la première fille en amateur, 7ème pro, et ça roule bien. Malgré le monde autour de nous, nous faisons l'effort de ne pas drafter. Enfin, certaines, plus ou moins... La montée règle ça, et c'est tant mieux.
Premier tour OK, mais je sens que ça n'est pas au top, et il reste deux tours. La montée du Poli, à la sortie de Gerardmer, est mythique : du monde, du bruit, les gens qui s'écartent à notre passage...un air de tour de France. En haut de cette bosse, un autre concurrent me dira "Waouh, c'était quelque chose cette montée !". Eh oui, Gerardmer, c'est aussi ça !

En roulant le long des lacs de Longemer et de Retournemer, les jambes commencent à se durcir un peu et décidément, le plat n'est pas mon truc. Là, un groupe, que dis-je, un "bus" me double, avec une concurrente que je connais, qui me regarde au passage. Le drafting étant interdit, mais toujours toléré visiblement par les commissaires sur cette course, cela m'agace. D'autant que je m'efforce à respecter les règles malgré ce laxisme. Pas grave, la montée suivante, je reviens sur elle petit à petit. Là, j'hésite : si je dis quelque chose, je risque d'être vraiment désagréable. Alors, le silence sera d'or, et je passe...
Cela ne se réchauffe pas, mes pieds sont toujours gelés, les descentes ne sont pas une partie de plaisir. Et cela devient de plus en plus difficile, de moins en moins de force et le cardio qui baisse toujours. Portant, je m'alimente bien depuis le début, je tourne bien les jambes, je ne comprends donc pas ce qui arrive et ne me souviens pas d'avoir eu une telle défaillance. Les concurrents remontent petit à petit, et je pense qu'il reste encore un tour et 21kms de course à pied.

Au 3ème tour, le mot "abandon" vient petit à petit à l'esprit, je ne vois pas comment je retrouverais la force de pouvoir courir après cela, j'ai déjà tellement du mal à finir ce vélo, mes jambes sont deux poteaux. Alors je pense à pourquoi je suis venue, la chance que j'ai de pouvoir faire cela, à la difficulté d'un abandon, les jours après course...je ne l'ai pas souvent fait, ne me souviens même plus de mon dernier abandon, mais l'amertume des regrets, je m'en souviens. J'encourage les filles que je rattrape, la plupart sourient et disent "merci, bravo !". Je me dis : "tu roules deux fois plus vite et tu penses à abandonner...c'est n'importe quoi !"

Alors arrivée à la zone de transition, je me dis qu'il faut voir comment je me sens en course à pied, essayer et décider. J'enfile mes baskets sans grande conviction, j'en oublie de mettre mes chaussettes (décidément !), et je cherche David. On retrouve la foule au bord du lac, les gens nous encouragent si sympathiquement qu'on se dit que cela va redonner du baume au coeur. J'apperçois enfin David, j'ai pu courir un peu et sentir que bizarrement, c'est comme si je n'avais rien fait avant...c'est vrai que depuis 1h30, je roule "pépère" même si c'était difficile. On discute un peu, je lui explique ma défaillance, que là ça va et repars.

Passage sur le lac en course à pied

Je cours et tout va bien. Les concurrents qui m'avaient doublé en m'encourageant à vélo sont surpris de me voir les doubler, mais tout va bien. Je sais que je n'ai plus suffisamment bu et mangé cette dernière heure, je m'arrête donc aux ravitos et repars. Premier tour, tout est toujours bon.
Si je repars pour un 2ème, ça veut dire que je termine... et je n'ai aucune excuse pour m'arrêter, alors on repart ! Je remonte toujours petit à petit, fait mes petites pauses ravito, ma foulée est bonne, tout est automatique et facile. Cela me redonne le sourire, car ce sont des sensations que je ne connais que depuis cette saison, et que j'ai pour la première fois sur un longue distance. 21kms, cela me paraissait quelque chose d'énorme il y a deux ans, maintenant, c'est comme si je faisais un 10km de l'époque. Je suis vraiment très satisfaite de constater ces progrès.
A l'entame du troisième tour, David m'encourage en me disant que j'ai vraiment un très bon rythme et une bonne foulée. C'est reparti donc, toujours bien, toujours avec des petites pauses ravito coca-eau, pas de mal au ventre, juste quelques douleurs à une hanche et à un mollet sur la fin, qui me rappellent qu'il faut que je fasse attention à ma gestuelle qui peut-être se dégrade. Et bizarrement, aucune ampoule et douleur au pied malgré le fait de ne pas porter de chaussette et de ne pas avoir préparé mes pieds auparavant avec un peu de crème.


La zone d'arrivée : passage des coureurs, écrans géants, live sur internet...tout pour suivre !

Vraiment contente d'être arrivée, d'avoir pu constater qu'en triathlon, il suffit aussi parfois de "changer de paradigme" pour que tout revienne et aille pour le mieux.
Tout cela m'a rappelé aussi tout le travail et le chemin à parcourir pour arriver à exceller sur de telles courses. Malgré ma préparation et mon expérience, je pense qu'il m'en manque encore un peu pour être au top, sinon, je n'aurais pas fait d'erreur au niveau de mon équipement à vélo pour m'assurer contre le froid. Les erreurs restent le meilleur moyen d'apprendre.

Je termine en 5h48, 14ème dame, à peine moins bien qu'il y a deux ans, mais avec une bien meilleure natation (1'30 de mieux), une meilleure course à pied (de meilleures sensations et 5' de mieux malgré les pauses), mais un moins bon vélo (10 minutes de plus).



Bravo à tous les finishers de cette course difficile, en particulier ceux qui n'ont pas toujours les moyens de la préparer comme moi, qui n'ai pas de famille à gérer et qui ai un travail qui me permet d'avoir de bonnes conditions pour m'entraîner, même en travaillant à 100%. Respect, car il faut avoir un sacré mental aussi lorsqu'on ne se sait pas au top pour aller jusqu'au bout.
Merci à tous les bénévoles et l'organisation de ce bel événement, celui qu'il ne faut pas rater (il ne faut déjà pas rater l'inscription !).

Récupération et derniers réglages avant le départ pour la Sardaigne dans 2 semaines et demie, avec les mondiaux de cross-triathlon pour terminer la saison de triathlon. S'en suivra le Roc d'Azur, avec le Roc Marathon et le Roc Dame, pour finir avec du VTT.

Plus de photos à venir...








lundi 10 août 2015

La transmau, 5 jours de "Vélo de Montagne"

Retour sur la "Transmau", une des rares épreuves par étape à VTT en France, qui se déroulait cette année entre Maurienne et Vanoise, au départ d'Aussois puis de Lanslebourg-Val Cenis.

Une épreuve que nous connaissons bien, cela devait être notre quatrième ou cinquième participation. Nous avions coché l'épreuve au calendrier car nous avions envie de retourner faire du VTT en montagne, et découvrir ce coin que l'on nous promettait beau au niveau des paysages. Nous avions également de bons souvenirs de rencontres faites sur cette épreuve. En passant 5 jours ensemble, on lie forcément quelques contacts, et le partage de la même passion et des mêmes difficultés aide beaucoup.

L'épreuve pour moi consistait en un prologue de 10km le mercredi, puis des étapes en montagne de 2h15 à 3h30, avec un dénivelé important pour un kilométrage entre 30 et 50kms. Les hommes sur le grand parcours avaient environ 1h de course en plus chaque jour.

Sur le papier, cela paraissait plutôt "facile" après la Cape Epic. Néanmoins, j'ai été surprise par la difficulté dès le premier jour : l'altitude, la chaleur, la technicité du terrain ont rendu ces 30 kilomètres particulièrement épuisants. Mais les paysages de montagne, avec lacs, cascades et sentiers en balcons, étaient surprenants. Nous avons aussi pu traverser un des forts autour d'Aussois. Nous avons profité de nombreux sentiers et descentes vraiment sympas à VTT, même si la prudence était de mise car rien de nous était épargné. Et gare au vertige !

Depuis Aussois, on pouvait revoir une bonne partie des sentiers parcourus 800m plus haut.


Le lendemain, nous partions de Lanslebourg-Val Cenis. Les hommes sur le grand parcours auront eu le privilège de traverser les décors du film "Belle et Sebastien", y compris le hameau de l'Ecot où il fût tourné. Sur notre parcours, nous remontions la vallée sur des pistes le long d'un torrent, puis explorions quelques vallons sauvages au pied de glaciers. Nous avons eu l'impression de découvrir une partie encore authentique et sauvage des Alpes.

         Passage au village de l'Ecot


Pour la troisième étape, nous rentrions vraiment dans la vraie Transmau, avec montée interminable depuis la vallée jusqu'aux alpages et cols de montagne. 

Les montées sont régulières, sur piste, mais longues. Il faut donc adopter le bon rythme dès le premier kilomètre, et le conserver jusqu'en haut. Le paysage, au-dessus du lac du Mont-Cenis, valait la longue ascension. Même si nous devions rester vigilant par rapport à notre trace à VTT, il fallait se permettre de lever les yeux et profiter de cela quelques instants. 

La redescente était plutôt périlleuse, un sentier très étroit à flanc de montagne. Par prudence, lorsque la pente me paraissait trop raide (je n'osais pas toujours regarder le vide !), j'ai préféré passer à pied. Même si le sentier ne paraît pas difficile, il suffit d'une pédale qui tape un rocher, d'une chaîne un peu coincée quand on recommence à pédaler, pour perdre l'équilibre. Chaque jour, nous entendions qu'il y avait eu des chutes dans ce genre d'endroit, avec plus de peur que de mal fort heureusement. Pour ma part, j'aurais juste vu un rocher décroché par la passage d'un autre concurrent passer 5 mètres devant moi dans cette descente... ne pas penser à tout ce qui pourrait arriver !
Longue ascension de 17km jusqu'au col de Sollières

        Passage au lac du Mont Cenis

La redescente sur Lanslebourg aura été en partie sur des sentiers vraiment joueurs, dans des décors changeants avec l'altitude. 

C'est ce qui m'a rappelé que c'est sur ce genre d'épreuve, où on pilote à-vue et que les obstacles naturels sont bien présents, que l'on progresse techniquement et au niveau de la prise de risque. A force, on fait tout à l'instinct, parfois on se retrouve dans des situations scabreuses et il est trop tard pour s'arrêter. Finalement, on se rend compte que ça passe, même si on ne sait pas trop toujours comment !



La dernière étape nous ravissait un peu moins au départ, car les conditions étaient devenues humides et plus froides, et nous avions à nouveau une ascension de 12kms vers les alpages. Nous débutions par un petit tour dans la vallée, direction Termignon. Des pistes pour monter et des descentes bien engagées, vraiment ludiques ! 
Je retrouve un jeune de la course avec lequel j'ai l'habitude de rouler. Bien prudent, il a compris que se caler sur mon rythme en montée, c'était l'assurance de ne pas exploser. Je l'encourage donc à continuer ainsi.

Puis nous entamions cette fameuse longue ascension. Toujours calée au même rythme, mes sensations étaient plutôt bonnes. Je croise "le frêle" Alex qui n'a pas le moral à la vue des kilomètres, on en profite pour monter en un groupe de 4-5 et papoter un peu. Cette montée nous aura paru interminable. 

Arrivés dans les alpages, il est temps de ressortir la veste, il pleut et un vent glacial empêche notre progression. En même temps, une Transmau sans une étape de ce type, ça n'est pas une vraie Transmau !

La redescente est rendue plus technique par l'humidité, par endroits ce sont des champs de racines et enchevêtrement de roches. Mes freins ne s'avèrent pas assez puissants dans ces conditions, je suis obligée d'annoncer loin que je ne peux pas m'arrêter et qu'il faut, si possible, me laisser passer ! Ca passe toujours, comme quoi... Un peu plus bas, ça devient vraiment trop juste et je chute, la tête vient taper le sol malgré l'anticipation de la chute. Heureusement, à cet endoit, pas de rocher et une végétation qui amortira bien le tout. Merci le casque !


Enfin arrivés, c'est un sentiment mitigé, car malgré la fatigue, on appréciait bien ces virées en montagne ! 
Cela fait une jolie parenthèse. En seulement 5 jours, on aura l'impression d'avoir vécu un mois tellement on a vécu de situations différentes et fait de rencontres.

David aura eu plus de mal le premier jour, du fait de l'altitude, puis de meilleures sensations au fur et à mesure des jours. La fatigue est toujours un peu là après une année 2014 bien chargée avec nos travaux, le dernier jour il aura préféré ne pas prendre le départ à la vue de la météo.


La remise des récompenses, dans une salle de spectacle, aura, comme toujours à la Transmau, était un beau moment. Nous avons pu revoir les films de toutes les étapes (à retrouver sur le web :  http://www.dailymotion.com/MIGOOTV), les enfants de la Trans'mômes ont été récompensés puis les grands, beaucoup d'animations et de bons moments.

       Bravo à toutes les courageuses !


Grâce au maillot rose porté durant ces 5 jours et à la sympathie des speakers, j'aurais été beaucoup mise en avant . J'ai été étonnée de tous les retours sympathiques du public au fur et à mesure des jours. Après le podium, plusieurs petites filles sont venues me voir, demander une bise, une photo, un petit mot sur un dessin qu'elles avaient fait (avec un joli "Coco" sur un des dessins, trop drôle). Cela m'a beaucoup touchée car je n'en ai pas l'habitude. 

Je suis contente si je peux un peu transmettre l'envie à la relève féminine de se lancer dans le VTT. Et surtout, ne pas oublier ce côté un peu casse-cou et aventurière que beaucoup de petites filles ont, et perdent avec le temps. On le voit bien dans le cyclisme actuellement, on peut être féminine et faire du VTT, l'un n'empêche pas l'autre. Et même si arrivé à un certain niveau, les hommes sur les courses nous encouragent un peu moins (sic !), je pense que nos homologues masculins apprécient aussi que les femmes se rapprochent de leurs centres d'intérêt.

Pour moi, il ne s'agit pas de transmettre l'envie d'être la meilleure et gagner des courses, juste l'envie de se dépasser et partager au mieux sa passion. Je trouve toujours que trop peu de VTTistes viennent un jour sur ces épreuves, pourtant, ce sont là les sources du VTT. Trop de jeunes se lancent dès 15 ans dans un rythme entraînement spécifique - compétitions. Ce qui donne parfois l'impression qu'ils ne connaissent pas ce que c'est que partir entre copains avec le camelback et explorer les coins derrière chez eux. Au cours d'une saison sportive, c'est important de se laisser le temps pour cela. 

Cette petite parenthèse à VTT se referme, le mois de Septembre n'est pas encore fixé, mais il y aura de sûr le triathlon XL à Gerardmer au début du mois, puis les championnats du monde de cross-triathlon en Sardaigne fin Septembre, ainsi que le Roc d'Azur (Roc Marathon). Pour l'instant, c'est récupération, natation et stand-up paddle au lac d'Annecy quelques jours !

Merci à tous les bénévoles et organisateurs de cette Transmau, aux animateurs de cette Transmau, qui eux non plus, n'ont jamais faiblis !
A "Dédé" notre fidèle commissaire à la FFC, passionné de vélo avant tout et toujours prêt à échanger avec nous. 
A ceux qui nous aurons donné un coup de main quand nous recherchions désespérément un compresseur pour changer un pneu (lol). 
A tous ceux avec qui nous auront passé de bons moments, au camping, autour d'un plat de pâtes au soja (la découverte, merci Mélanie !), sur le vélo ou après !

Pour en savoir plus sur l'épreuve : 
http://www.transmaurienne-vanoise.com

mercredi 22 juillet 2015

Championnats d'Europe de Cross-Triathlon, 8ème pro !

Je n'avais pas prévu de faire ces championnats d'Europe de cross-triathlon en début de saison, pas vraiment cherché ni vu la date au calendrier en fait. Sachant que l'épreuve se situe en forêt noire, donc à moins de 2h de la maison, cela aurait été dommage de ne pas y participer, deux semaines après le XTerra France.

David m'a beaucoup encouragé à m'y inscrire, vérifiant toutes les modalités pour y participer, les conditions, les délais à respecter...bref, tout ce avec quoi j'ai un petit peu du mal, sans doute parce que je concentre davantage mon attention tous les jours dans les nombreuses tâches au travail dont j'ai la responsabilité.
L'organisation n'aura pas été simple, beaucoup de contraintes à respecter et peu d'information. Nous aurons couru après les informations pour savoir comment et quoi régler, à qui, finalement on aura appris à la fédération qu'il y avait une date limite pour ce règlement, mais le jour même cette date limite, par mail... Donc à deux semaines de l’événement, ma participation n'était plus assurée. Cela s'est arrangé, mais aura apporté un bon stress. Sur place, briefing obligatoire, ponctualité exigée, pour connaître tout le règlement lié à la course : des protocoles et horaires particuliers, ou encore des règles comme le drafting interdit entre homme et femme (on ne parle jamais de drafting en VTT d'habitude). Heureusement que mon amie Becci m'a indiqué que ce briefing était obligatoire.

Bref, jusqu'au départ, c'était donc plutôt beaucoup de stress. Jusqu'au point de ne pas oser poser mes tatouages de numéros sur les jambes de peur de ne pas les mettre exactement au bon endroit. Il faut savoir par exemple, que nos noms doivent être floqués sur les trifonctions, mais respecter une certaine police de caractère, une certaine longueur, être mis à un certain endroit...et avant le départ, photo devant et derrière pour vérifier tout cela !

La combinaisons était interdite pour les pros (mais pas les groupes d'âges) et nous devions attendre 20 minutes après l'échauffement pour le protocole de mise en grille. Donc, avec le vent frais du matin, cela aura été échauffement à sec pour tout le monde, et mise à l'eau au tout dernier moment.
Je ne me sens pas "l'âme guerrière" au départ, entre le manque d'échauffement et toutes les rumeurs d'eau froide autour de nous. Pourtant, je ne suis d'habitude pas la première à souffrir du froid.

Le départ des pros - photo Aloha racing

Tout cela fait que j'ai du mal à me mettre dedans au départ, d'autant qu'après la première bouée, il y a beaucoup de courant, et atteindre la seconde bouée semble difficile. Je remarque vite que je suis détachée et personne autour de moi...gloups ! A la sortie de l'eau, il faut en plus courir sur les petits cailloux, ce que je déteste. Je vois alors Sandra Koblmüller qui me dépasse, on repart ensemble dans l'eau, je me mets au début dans sa vague, puis j'arrive à me détacher et à nager plus à mon niveau ce second tour, limitant un peu les dégâts, même si je sors 16ème dame : dur !

Le premier kilomètre à vélo n'est pas fabuleux, avoir été chahutée dans l'eau m'a fait un peu perdre mes repères et techniquement, ça n'est pas trop ça. Les jambes sont dures, ce qui n'arrange rien. Je ne me déconcentre pas, tourne bien les jambes et constate que je souffle fort, ce qui ne m'étais pas arrivée depuis longtemps, du fait de la canicule lors des dernières courses qui forçait à limiter les efforts.
Petit à petit, ça revient et commence à remonter. Je fais tout pour me retrouver en tête pour la dernières descente en single un peu technique (ou "very technical !!!" comme indiqué au briefing !), car je sais que c'est là que je peux gagner du temps. A l'entame, un jeune que j'avais rattrapé et qui s'était mis dans ma roue pendant un bon kilomètre, essaie de me passer : ni une ni deux, je lui dis "No, you stay behind, this is really unfair what you're doing, and I'm a mountainbiker !". Il a vite compris et m'a simplement répondu "Ok, ok !". Bon, là, il ne faut pas se rater !
Deuxième tour, je décide de vraiment embrayer, voyant 3 concurrentes féminines pas loin devant. Cette fois, le rythme est plutôt bon, j'arrive à mettre des attaques au bon moment pour ne pas rester avec des concurrentes qui prennent ma roue, ou des concurrents qui risquent d'être devant moi dans les singletracks.
Au briefing, ils auraient dû préciser clairement : "Men are not allowed to be drafted by women !!!".
Mais l'ambiance est restée plutôt bonne sur cette course, la majorité des filles que j'ai pu doubler m'ont encouragée, certaines ont aussi clairement joué le jeu en évitant de se mettre dans ma roue quand je les reprenais.

J'arrive donc 8ème pro au parc à vélo, après avoir signé le 4ème temps chez les pro à velo. Maintenant, attendons de voir ce que va donner la course à pied après un gros vélo. Je n'ai pas repéré le parcours, et d'entrée, ça grimpe sur un joli sentier. 2,5kms, facile, ça va être une petite montée, une petite descente. Eh ben non : un beau trail en forêt avec 4-5 montées et autant de descente. A répeter 4 fois, waouh, ça va être dur dans la tête et les jambes. Passé le premier tour, les sensations deviennent meilleurs, j'ai moins l'impression de m'écraser et plus de fluidité. Dans ma tête, j'ai peur de revoir les fusées en course à pied me remonter, je me dis que d'ici la fin, il y en aura bien une ou deux. Mais je cours plutôt bien, le cerveau est débranché pour ne pas penser à la difficulté de l'effort, ce qu'il reste à parcourir, mon classement à maintenir. Dernier tour, David m'indique que ça peut remonter derrière, j'accélère donc un peu car j'ai encore les jambes, tout passe bien, je remonte cette fois des concurrents qui m'avaient doublé un peu avant et accélère dans la dernière descente jusqu'à l'arrivée, vraiment satisfaite de ce classement, malgré la natation bien ratée.

Bières "Alkoholfrei" à l'arrivée en compagnie de Verena et Becci...un peu de détente et réconfort !

Le top 10 féminin pro
Durant l'épreuve, je pensais déjà au repos d'après-course, car je commence à fatiguer de la tension de ces courses à ce niveau. Je n'en aurais pas fait beaucoup comparé à d'autres, mais il faut compter aussi la fatigue accumulée avec la vie professionnelle et le manque de temps. Les prochains temps, cela sera donc petite coupure ("sport plaisir") avant de reprendre pour être en forme en Septembre, avec les dernières courses importantes, dont les mondiaux de cross-triathlon en Sardaigne, ce qui sera l'occasion de faire des petites vacances dans cette région qui semble vraiment belle.

Bravo à notre frenchie Arthur Forissier qui remporte ce titre de champion d'Europe, et Renata Bucher chez les féminines, qui revient fort et nous a épaté avec sa performance à vélo qui lui a permis de prendre un gros avantage sur la course !


mardi 7 juillet 2015

XTerra France : objectif rempli !


C'était l'un des objectifs de cette saison. Top 5 au Xterra France.
Pourquoi sur cette épreuve ? Tout d'abord, parce que c'est ce XTerra qui m'a donné envie de me lancer dans le triathlon il y a 4 ans.

La combinaison des 3 disciplines, le défi, le cadre où se déroulait l'épreuve, et sa réputation m'avaient vraiment donné l'envie d'y participer. Ma première participation fût difficile, l'épreuve exigeant une certaine préparation et de l'expérience pour arriver au bout sans trop souffrir, ce que je n'avais pas à l'époque. Ma deuxième particpation, en 2013, était plus encourageante, j'avais réussi à signer une 5ème place, mais j'avais beaucoup souffert et ma course à pied avait été très difficile.
Pour ma troisième participation, j'avais de l'ambition et un peu de pression, suite à ma victoire au Xterra Portugal, avec un plateau moins relevé. Je n'étais pas au top de ma forme et je m'étais un peu brûlé les ailes en début d'épreuve, j'ai terminé difficilement, malade et très déçue.

Cette saison 2015, je voulais prendre ma revanche et surmonter enfin mes difficultés sur cette épreuve. J'ai donc tout planifié pour y arriver en forme et fait beaucoup de sacrifices : moins de courses en début de saison, pas de vacances avec les copains pour pouvoir y participer,
un week-end repos en solo à la maison avant l'épreuve plutôt qu'accompagner David en Ardèche pour un raid VTT avec les copains. La Cape Epic n'était pas prévue au départ, mais j'étais convaincue qu'elle me permettrait de passer un gros cap, physiquement et surtout, mentalement. Je n'imaginais pas à quel point.

Arrivé à la veille de l'épreuve, même si je me sentais plutôt prête, je doutais forcément de mes ambitions à la vue du plateau très relevé. Mon objectif était de pouvoir me faire une place dans le top 5...5ème aurait été très bien !

Afin de me débloquer après une semaine très légère, du fait de la canicule, j'ai participé à l'épreuve de XC Eliminator, qui consistait en plusieurs manches sur un circuit de 800m, entre north shore et sentiers techniques. Mes sensations étaient bonnes et je savais que je n'aurais pas perdu du jus sur l'épreuve.  Qu'au contraire, cela me permettait de réactiver l'organisme juste à temps. L'épreuve était intéressante mais nous n'étions que 3 filles pour cette première édition improvisée une semaine avant.
Je remporte l'épreuve, mais là n'était pas le but.

Par contre, pouvoir arroser le vainqueur du XCE, Monsieur Rémy Absalon, restera un bon souvenir ! :)

La Cape Epic et notre beau résultat en ce début de saison m'aura permis d'aborder la suite de la saison sereinement, considérant que je n'ai plus rien à démontrer, et que tous les bons résultats qui viendront ne seront qu'un bonus.
J'étais donc très détendue avant l'épreuve, ce qui est un gros avantage pour conserver un maximum d'énergie et une bonne concentration. Je ne me suis pas plus entraînée cette saison pour cette épreuve, je pense même parfois que j'en fais moins qu'avant, que j'attache plus d'importance à la récupération et la fraîcheur à l'arrivée d'un objectif.

En natation, je pense être plutôt bien les derniers temps, même si 2 séances de 1h chaque semaine ne me fera pas nager un 1500m en 21 minutes ! Je profite en tout cas de bonnes sensations, j'ai donc aborder ces 1500m de cette façon.
David m'a encouragé à me placer à l'avant au départ, mais j'ai toujours peur de cette masse de bon nageur qui me rattraperont dans les premiers mètres, je préfère donc me mettre en 2ème ou 3ème ligne. Au final, je me retrouve toujours coincée dans les mauvais groupes en deuxième partie de course, quand je commence à accélérer alors que les autres ralentissent un peu. J'ai donc dû m'arrêter, changer de ligne, tout en me prenant de bons coups par moment, dont un au visage (involontaire, mais quand même !), ce qui m'aura bien pénalisée.

"Mais où est Coralie ?" Bonnet jaune avec un 35 tatoué sur le bras, David juste derrière




Je sors de ces 1500m en 26'16, cela reste pas trop mal pour moi sur une session sans combinaison. J'ai en tout cas à nouveau adoré cette partie de l'épreuve, c'est toujours un sentiment de liberté incroyable que nager en eau libre.

Au début du VTT, on m'annonce 130ème. Gloups, c'est vraiment loin pour moi si je veux espérer faire un résultat ! Pas de panique, je me mets en mode "Cape Epic", la gestion de l'effort et de la chaleur bien en tête.
Je manque sans doute de relance et vitesse par moment, David me rattrape dans le premier tour et m'en fait part. Je roule en ayant bien en tête les 10kms de trail qui  m'attendront après, me mets une musique dans la tête pour passer le temps, m'alimente et bois à intervalle régulier, et ne fais pas un effort plus important que l'autre. Je rattrape petit à petit pas mal de monde, des filles aussi, jusqu'à ce que j'entende  qu'on m'annonce 3ème. Là, je me dis que les gens n'ont pas dû bien compter, mais quand j'arrive à l'issue du VTT, c'est confirmé ! Il y a Kathrin en tête, Helena ensuite et puis...moi ! Moi derrière elles, 3ème ! In-croy-able !



Photos Anne-Sophie Haverlant


 Le VTT aurait pu cependant s'arrêter tôt : n'ayant pas repéré le nouveau parcours, je me suis engagée trop rapidement sur une bosse qui ressemblait pour moi à un saut. Sauf que cette bosse, il fallait l'enrouler ! Je me suis donc retrouvée à piquer de l'avant vers une réception à plat. Je ne sais pas quel reflexe j'ai pu déclipser, me pencher de côté pour éviter de mettre tout mon poids sur la roue avant, et arriver à rattraper le tout sans tomber fort. La personne qui m'a suivi n'a pas eu cette chance, vélo cassé à la réception. Au tour suivant, je croiserais un concurrent à terre à cet endroit...
Je profite en tout cas de très bon matériel (merci Kappius !) car contre toute attente, j'ai pu repartir. Et d'une bonne étoile aussi, si il fallait encore m'en convaincre !


A la fin de ces 40kms, je sais que je suis toujours plutôt "fraîche", j'attends de voir comment je vais tenir sur mes jambes en descendant du vélo. Dur, car je me retrouve à la limite d'avoir des crampes partout, sensation que je n'avais jamais eu ! J'essaie donc d'éviter tout faux-mouvement, de dérouler au maximum ma course à pied, et je vois que ça ne se passe pas si mal. Je rattrape David, qui paye ses efforts à VTT, en le taquinant, il me répond "Garde ton souffle pour pas te faire doubler !...Ah ben, trop tard, tu vas te faire doubler !". Et là, je me fais déposer par Myriam Guillot-Boisset, qui pratique le Raid depuis quelques années, qui court comme je courrerais sans avoir fait ces 40kms de VTT sous une telle chaleur ! Pourtant, je me sens plutôt bien, et je sais que le second tour sera encore meilleur. Je n'ai pas senti de coup de moins bien, j'ai été bien jusqu'au bout, même si je n'ai jamais pu me reposer, n'y croyant jamais, jusqu'aux tout derniers mètres.

A l'arrivée, au bout de 4h04 d'effort, beaucoup de satisfaction car j'ai eu le sentiment d'être arrivé à franchir un cap important cette année dans ma façon d'aborder la compétition, ma préparation, mon quotidien...



Top 5 femme et homme, avec Ruben Ruzafa, Bradley Weiss, François Carloni, Arthur Forissier et Malte Plappert pour les hommes. Chez les femmes, Kathrin Müller, Helena Erbenova, Myriam Guillot-Boisset, moi-même et Sandra Koblmüller

Si je fais tout cela, c'est toujours dans le but de m'améliorer, d'analyser et d'apprendre.
Je suis vraiment très contente d'avoir pu autant assimiler cette année et sentir maintenant comme tout me paraît plus facile. Je n'oublie pas toutes les années à en baver, à être fatiguée, les déceptions, les moments où on tourne en rond et ne progresse pas, mais  suis vraiment heureuse d'avoir ces sensations et cette expérience maintenant.
Nous sommes capable d'encaisser et de nous adapter à beaucoup de choses, plus que l'on n'imagine. Il suffit de prendre les choses sereinement, avec réflexion et patience, mais aussi de s'écouter et respecter sa santé.


C'est ce message que j'ai essayé de faire passer au micro à l'arrivée. Je ne suis pas une pro, je travaille à 100% cette année, je ne m'entraîne que 6-9h par semaine en moyenne, et j'y arrive. C'est ce qui me permet de croire à un sport qui peut être propre, durable et avec de bonnes valeurs. Par passion pour le sport, c'est vraiment ce message que je souhaite faire passer, à travers mes résultats, mon blog, ou l'entraide que je peux parfois apporter à des athlètes, confirmés ou débutants.


 La récupération va être courte, je participerais aux championnats d'Europe de cross-triathlon en Allemagne, en forêt noire, dans deux semaine. Un parcours plus typé "triathlon", avec un VTT plus court et plus roulant.

 Merci à tous ceux qui ont contribué à cette belle 4ème place, la liste est trop longue pour la refaire, entre les partenaires matériels, les amis ou simplement les passionnés qui me suivent !

Certes, ça n'est pas une victoire comme au Portugal, certes j'avais déjà terminé 5ème il y a deux ans, mais un top 5 cette année sur cette épreuve, cela représente aussi une 56ème place sur 900 partants...moi-même je n'en reviens pas d'un tel résultat !


samedi 13 juin 2015

Bloc #2 de la saison 2015 : Après-Cape à VTT, reprise des triathlons...et premiers tests !

Après une longue pause pour le blog, il y aurait beaucoup à raconter suite à mon retour de la Cape Epic. Cette épreuve ayant été particulièrement marquante, j'attendais quelque part le premier vrai test en triathlon longue distance pour voir les bénéfices que la course aurait pu m'apporter. La boucle a été bouclée la semaine dernière, avec une bonne prestation et même une victoire sur ce triathlon L d'Obernai.

L'après Cape Epic : sur la réserve !

Ne sachant vraiment pas comment je récupérerais de ces 40h de VTT en une semaine, cumulées à un bon manque de sommeil, une sollicitation physique et mentale importante avec le podium que nous visions, je m'étais donné un mois sans programme ni courses en vue.

Pour cette raison, j'avais répondu négativement à l'invitation de l'organisation du XTerra Réunion qui se déroulait fin Avril, j'avais aussi décidé de ne pas m'engager sur le raid VTT des chemins du Soleil, qui m'aurait pourtant bien plu.

J'ai par contre décidé de participer à deux coupes de France VTT pour plusieurs : tout d'abord, être avec mon équipe locale du team Cube-Giromagny car nous passons vraiment de bons moments en leur compagnie. L'état d'esprit est bon, la cohésion malgré les différences d'âges toujours bonne, et les résultats sont là grâce à suffisamment de sérieux et de rigueur de la part de tous, sans oublier de s'amuser et ne pas se prendre au sérieux quand il le faut.

Le risque était de ne pas vraiment apprécier ces circuits en boucle de 25kms après les étapes de plus de 100kms de la Cape.
Et aussi, de ne pas arriver à me mettre dans le rythme très intensif de ces courses.
Effectivement, les départs ont été lors de mes deux participations catastrophiques : retard à l'allumage et difficulté à frotter. Je me suis à chaque fois retrouvée dans le mauvais paquet, puis il a fallu remonter. Le pire ayant été en Bretagne, où je pointais à la 28ème position au bout de 15min de course. Ca aurait pu être vraiment démoralisant, mais j'ai pu retrouver les ressources pour remonter à la 11ème position, à quelques secondes du top 10 à chaque fois.
Le fond était là pour faire de belles remontées, techniquement j'étais aussi plutôt bien dans le coup, et surtout, j'ai adoré ces circuits ludiques et variés, retrouver les sensations de pilotage et de vitesse que j'adore à VTT, et que je ne retrouve jamais aussi bien que sur un circuit de XCO quand la forme est au rendez-vous.
Pouvoir constater que l'ambiance est toujours bonne sur ces coupes de France, qu'il y a toujours beaucoup d'enthousiasme, de rencontres sympas, auront aussi été très importants pour nous.

Un beau VTT, ça donne envie de rouler ! Merci encore à OPEN, Kappius, Rotor, Hope...et Jeff pour leur soutien cette saison !



Merci au team et en particulier à tous ceux qui ne courent pas et travaillent toute l'année pour que nous autres coureurs, puissions nous consacrer à nos courses aussi bien. Merci aussi pour l'assistance en course au top, lorsque je crève sur la première manche...ou lorsque je me rends compte de "petits oublis" sur la ligne de départ, preuve que je viens en mode (un peu trop) détendue.

Team Cube-Giromagny 2015


Retour au triple effort

Cette période de remise en jambe aura tout de même été longue, la compétition me manquant tout de même, ce qui se faisait parfois ressentir sur mon humeur. On ne passe pas d'une semaine à 40h de VTT, dans notre bulle sportive, en extérieur, avec le lot d'émotion que cela génère, à une vie sédentaire, un travail en bureau, bien moins de sport, sans petite baisse de moral.
L'important est de savoir que tout cela reste physiologique et ne pas en faire des montagnes. Je me suis donc parfois remise à marcher, juste pour être dehors et évacuer, lorsqu'au niveau des entraînements il fallait alléger. Et on ne pense jamais aussi bien qu'en marchant !

Le retour à un entraînement bien structuré pour le triple effort, en vue des premiers objectifs, a fait le plus grand bien. Reprise de mes deux entraînements par semaine de natation, de course à pied, de vélo et enchaînements.
En natation, il était temps, car je n'arrivais souvent à faire qu'une séance par semaine, ce qui est insuffisant pour obtenir la bonne musculature et fait que chaque séance est plutôt difficile au départ, et que je n'arrive pas à avoir les bonnes sensations de glisse et aisance.

Après 3 semaines d'entraînements orientés triathlon L, j'ai participé au triathlon de Belfort en version M, à la maison donc !

En natation, j'ai clairement pu constater qu'il fallait que je commence à réorienter mon entraînement, la nage en eau libre en course n'étant absolument pas pareil que la nage en piscine avec l'orientation et la tactique qui sont très importants pour pouvoir poser au mieux sa nage, nager que 1500m et pas 200m de plus, et se réserver pour la suite de l'épreuve. Ne nageant vraiment pas assez droit, et ne "prenant pas les pieds" lors de la deuxième boucle, j'aurais passé trop de temps respirer en frontal pour m'orienter (avec un bon mal à la nuque le lendemain !) et avec une minute de perdue par rapport à la première boucle, bien que physiquement, je me sentais mieux. Je sors tout de même 3ème de l'eau, j'ai connu pire.

A vélo, rien d'exceptionnel bien que j'essayais de remonter sur la tête, en respectant bien les règles pour éviter le drafting...ce qui n'est pas le cas de tous et toutes, je suis toujours étonnée de voir comme certains s'organisent pour clairement contourner cette règle. Heureusement, nos deux arbitres au club, Charlotte et Isabelle, étaient là pour veiller ce jour là. Il n'y a rien de pire, quand on respecte les règles, de constater que les autres ne sont pas sanctionnés lorsqu'ils trichent...comme j'ai déjà pu le constater sur certains triathlons où clairement, les arbitres se promenaient à moto sans sanctionner les athlètes "pro", qui touchent tout de même des primes en fonction des résultats, ce qui relève encore un peu plus l'injustice. Je ferme là la parenthèse.

Merci Thierry Sourbier pour les photos et encouragements !


Après cette partie vélo, on se retrouve à deux avec une allemande, pour ces 10 kilomètres de course à pied. Pour moi, c'est pas le bon jour et je démarre avec d'énormes crampes au ventre. Je me concentre sur ma respiration que j'essaye d'avoir le plus "ventrale" possible, mais je dois serrer les dents. Je décide donc de m'arrêter pour me masser le ventre et bien respirer. Petit à petit, en me concentrant sur des idées positives, les douleurs commencent à passer et je commence à remonter. Je ferais une bonne course à pied finalement, mais trop juste pour remonter dans le classement.



A l'arrivée, je suis impressionnée par la prestation de mon amie allemande Becci, qui remporte la course...je ne l'aurais aperçue qu'en natation !
Becci m'a appris beaucoup, en sport et en triathlon, car elle y a plus d'expérience que moi, elle a un mental de gagnante (plus que moi !), et une rigueur plus importante que la mienne quand vient la course...alors qu'à côté de cela, elle prends la vie plutôt simplement, en se laissant guider par ses passions pour le sport : l'escalade, le vélo de route, le triathlon. Elle est physiothérapeute de formation, et nous apprends aussi beaucoup à ce sujet.
Ca n'est parfois pas évident de se battre pour les mêmes places ensemble, mais nous savons faire la part des choses. Pour moi, lorsque quelqu'un qui respecte les règles est plus fort que moi, je ne vois vraiment pas pourquoi je lui en voudrais et ne serais pas contente pour cette personne. Comme je lui dit : " Quand tu gagnes, je me dis juste : comment la prochaine fois, je pourrais être meilleure que toi ! :-)"

Podium du triathlon de Belfort M, avec "Becci" Kaltenmeier et Simone Schwartz



Triathlon L d'Obernai : le test !

Ayant plutôt bien récupéré de ce triathlon de Belfort, j'ai enchaîné sur le traithlon L d'Obernai le week-end suivant.
Ce triathlon me tenait à cœur car je connais bien le parcours à vélo, celui que j'ai l'habitude de faire chaque année lors de ma période coupure l'été pour me ressourcer sur les routes de mon enfance, celles que mes arrière-grand-parents empruntaient déjà à vélo.

Courir à cet endroit, c'était aussi un peu faire honneur à ma famille et tout ce qu'ils m'ont apportés, au delà de bons gènes pour les sports d'endurance ! Mon arrière grand-père était déjà coureur cycliste amateur, à l'époque il avait arrêté après avoir constaté les ravages du dopage autour de lui... Il s'était alors mis à la course à pied, mais y a constaté les mêmes méfaits ! Dégoûté par tout cela, il avait finalement tout arrêté pour se consacrer à sa vie familiale et son métier de maraîcher.
Je suis contente des progrès faits en lutte anti-dopage, pour ne pas avoir eu à arrêter par dégoût comme lui. J'ai eu à côtoyer des athlètes qui "traînaient des casseroles", d'autres qui font vraiment douter...Pour moi, cela me parait tellement incroyable. Même si au final, ces athlètes sont peut-être plus forts que moi, je suis fière de me dire que je fais ce que je fais en respectant mon éthique, mon corps qui m'apporte autant, et mon intégrité morale. Il n'y a aucun titre ou médaille qui vaut plus que cela et je ne sais pas comment on peut être fière de ses résultats en pratiquant le sport de façon si obscure. Deuxième parenthèse fermée...

Ce triathlon rassemble d'habitude de bonnes pointures du triathlon longue distance, mais les habituées des dernières années n'étaient pas présentes. Le champs semblait donc un peu plus libre, mais tout restait à faire : la moindre défaillance et la dégringolade peut être sévère, surtout lorsque le thermomètre tourne autour de 30° lorsqu'il faut entamer le semi-marathon final.

En natation, cela fût vraiment plus un plaisir qu'à Belfort...3 boucles de 700m, avec de nombreuses bouées et lignes, exit les problèmes d'orientation ! Je me suis retrouvée avec Sabrina Ricci qui terminera 2ème, nous avons fait quasiment toute la natation ensemble, j'ai réussi à me détacher dans le dernier tour et gagner 20''...pas de doute, même en natation, je suis vraiment meilleure sur la longue distance que lorsqu'il faut nager vite. Problème de technique à plus grande vitesse peut-être... Je sors donc en deuxième position de l'eau à la 36ème position, pas mal pour moi.

J'ai géré le vélo comme je gérais lors de la Cape Epic, au même rythme, en mangeant régulièrement et plutôt du solide. Le parcours vosgien était sublime, entre Mont saint-Odile, Hohwald, Champ du feu, retour au Mont Saint-Odile. En bonne vttiste, dans les montée, j'affichais un bon tempo, mais lorsqu'il fallait envoyer du braquet sur le plat ou en descente, je me faisais vraiment "fumer" ! Les hommes autour n'ont pas trop rigolé, à une ou eux exceptions près, je n'ai pas eu beaucoup d'encouragement sur ces 83kms de vélo !



Comme me le disait un collègue triathlète avant la course : "sur un L, la course commence vraiment à la course à pied". J'entame la course à pied avec l'objectif de bien courir, de tenir bon, d'être forte dans la tête. Je n'ai pas repéré le parcours mais on me dit que ça grimpe pas mal. Le vélo qui accompagne la première féminine se mets devant moi, je suis presque étonnée tellement cela fait longtemps que je n'en ai pas vu un ! Je me dis que je n'avance vraiment pas, mais petit à petit, la gestuelle devient meilleure et ça commence à avancer tout seul. Je ne pense pas aux kilomètres qui m'attendent, je pense à plein de choses positives pour m'occuper, et puis au dicton d'André : "grandis-toi !!!" :)
A chaque ravitaillement, je m'arrête et me mouille, bois un mélange coca-eau et repars. Normalement, l'estomac est encore bien rempli après le vélo. Mais au deuxième tour, alors que je veux entamer mon premier gel juste avant le ravitaillement, mon estomac dit : "NON !!!". Me voilà prise de vomissements, mais rien ne sort. Je comprends que j'ai dû rater quelque chose, j'arrive à avaler une moitié de banane et repars. Les jambes sont toujours bonnes donc on oublie ce mauvais épisode. Deux tours sont terminés, reste à assurer le dernier, et derrière, ça a commencé à remonter !
Donc je donne tout dans le dernier tour, l'énergie est encore là et je réussi à terminer plutôt bien...à 4'' du meilleur temps en course à pied, dommage !

Je commence à parler avec le speaker, puis je dois m’asseoir, je commence à me sentir mal. Je mettrais plus d'une heure à m'en remettre, j'ai dû vraiment beaucoup puiser dans mes réserves. C'est incroyable comme on arrive à avancer, alors que dès qu'on s'arrête, on se retrouve KO.

Vraiment satisfaite d'avoir pu constater mes progrès, avec mon petit volume d'entraînement (en comparaison de la distance). En programmant bien son entraînement, et la qualité de ses entraînements, on peut y arriver ! Je n'ai jamais dépassé les 10h d'entraînement et 6 séances/semaine maximum avant cette échéance. Je ne suis pas au top de ce qu'il serait possible de faire sans doute, mais j'arrive à terminer un tel triathlon en étant bien et en faisant une performance correcte. Objectif rempli !

Podium du triathlon L, avec une partie des courageuses qui se sont élancées sur ce "half-ironman"...Bravo !


Maintenant, cap sur les premiers gros objectifs en cross-triathlon de Juillet : le XTerra France, puis deux semaines après, le championnat d'Europe de cross-triathlon en Allemagne, en forêt noire, au Schluchsee.

Un merci pour terminer, à mon osthéo pour son investissement et son travail toujours aussi surprenant pour arriver à remettre en place mon corps bien torturé par tous ces efforts par moment ! Il était temps que je consulte, après la Cape Epic !